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L’histoire d’un traumatisme


Un traumatisme n’affecte pas seulement la personne – il touche tout son entourage.

 

Megan Smith-Morin se souvient du jour où sa vie et celle de son futur mari allaient prendre une tournure brusque et imprévue. Son mari, Mathieu, avait été victime d’un accident de travail; il était tombé d’une hauteur de dix mètres.

« J’ai reçu l’appel le 1er mai 2014, explique Megan Smith-Morin, ergothérapeute à l’Hôpital de Montréal pour enfants. J’étais au travail; je me souviens précisément des patients que je recevais ce jour-là. Les Ressources humaines de l’entreprise de mon fiancé de l’époque m’ont appelée pour me dire que Mathieu avait eu un grave accident et que je devais aller à l’Hôpital général de Montréal. »

Tous les évènements de la journée se sont bousculés très vite pour Megan, que ce soit le moment de l’appel, le taxi qu’elle a pris, les portes de l’urgence qu’elle a franchies en courant ou son accueil par un policier et une travailleuse sociale. Mathieu a failli ne pas survivre pendant les premières heures qui ont suivi son accident. Les médecins de l’urgence avaient devant eux une tâche très difficile. Mathieu allait devoir subir des transfusions sanguines ainsi qu’une intervention chirurgicale pour être stabilisé. Il a passé cinq heures en salle d’opération. Megan et la famille de Mathieu ont été accompagnés jusqu’à l’unité de soins intensifs de l’Hôpital général de Montréal, où ils ont été chaleureusement accueillis par Bita Danechi, l’infirmière gestionnaire qui était responsable ce jour-là.

« Elle est restée avec nous et nous a apporté de l’eau, des mouchoirs et de la nourriture, poursuit Megan. Elle a été très présente pour nous. Nous avons été agréablement surpris de voir à quel point l’unité faisait du bon travail pour fournir à ses patients des chambres individuelles et offrir les soins d’excellents médecins et infirmières. »

Mathieu a subi un polytraumatisme. Il a eu un traumatisme cranio-cérébral en plus de multiples fractures. Il avait besoin des services des équipes de traumatologie, de neurochirurgie, d’orthopédie, de chirurgie plastique, d’ophtalmologie, de néphrologie, ainsi que de certains services paramédicaux comme de l’ergothérapie, de la physiothérapie et du travail social. Il a subi plusieurs interventions chirurgicales visant à soigner ses fractures au corps et au visage. Il a été hospitalisé aux soins intensifs pendant trois semaines, pour ensuite être transféré au 12e étage, où il est resté un mois.

Mathieu ne se rappelle pas l’accident. Son premier souvenir après l’accident est celui de sa fête d’anniversaire, le 5 juin, où de nombreux amis, proches et employés de l’HGM se sont assurés de bien le célébrer. Il se souvient de s’être réveillé à l’hôpital, confus et n’ayant pas conscience de son environnement.

« C’était difficile pour tout le monde, affirme Mathieu, en particulier pour ma fiancée; ne pas savoir si j’allais m’en sortir – et si c’était le cas, dans quel état allais-je me retrouver? Aurais-je les mêmes capacités cognitives qu’avant? Comment me sentirais‑je dans quelques mois? Sans les efforts assidus des employés du centre de traumatologie de niveau 1, en plus du travail acharné que j’ai dû faire de mon côté, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui; je vis de nouveau chez moi, je travaille, je viens tout juste de me marier et je peux profiter de la vie. Il est certain que je vis tous les jours avec les conséquences de mon traumatisme cranio-cérébral et de mes nombreuses fractures, mais la vie continue. »

« On n’oublie jamais ce genre d’accident, affirme Megan, les larmes aux yeux. Chaque jour, on ne cesse de penser à tout ce qu’on a traversé. Les employés de l’hôpital donnent tout ce qu’ils peuvent – c’est leur travail, qu’ils accomplissent néanmoins avec un dévouement remarquable. En tant que patients, nous ne les oublierons jamais »

Cette sombre période a finalement été suivie d’un rayon de soleil. Le 4 juillet 2015, plus d’un an après l’accident de Mathieu, Megan et lui se sont mariés dans la chapelle de l’édifice Birks du Cercle Universitaire de McGill.

Cette journée demeurera toujours très importante à leurs yeux, pour plusieurs raisons. « C’est encore assez difficile pour tout le monde, confie Megan. Le jour de notre mariage, beaucoup de gens pleuraient, car c’était un moment à la fois heureux et gratifiant, où nous célébrions enfin tout ce que Mathieu avait accompli en un an. »

« Grâce à ce centre, affirme Megan avec enthousiasme, nous avons pu nous marier et nous savons qu’un bel avenir nous attend. Partir en lune de miel, avoir des enfants, emménager dans une nouvelle maison – sans l’HGM et ses services, je ne sais pas si nous aurions pu accomplir tout cela. Nous avons toute la vie devant nous, et c’est grâce aux efforts acharnés du personnel de l’Hôpital général de Montréal. »

Bien qu’ils aient surmonté cette étape de leur vie, le centre de traumatologie de niveau 1 de l’Hôpital Général de Montréal demeure toujours présent à leur esprit.

« À l’HGM, le personnel fait tout son possible pour les patients, dit Megan, à tel point que nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour eux. Nous avons donc décidé de faire un don à l’hôpital par l’entremise de notre mariage. Nous avons été très heureux de pouvoir soutenir à notre façon le Centre de traumatologie Dr  David S. Mulder. »

« Nous sentions que c’était la bonne chose à faire (redonner à l’HGM), ajoute Mathieu; cela peut aider les autres qui pourraient avoir besoin de ces services un jour. Si l’on peut aider les gens, pourquoi ne pas le faire? »

En avril 2016, Megan et Mathieu ont eu leur premier enfant, Beatrice, une belle petite fille en bonne santé qui leur rappelle tous les jours le chemin qu’ils ont parcouru.