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17 M$ pour la lutte contre les cancers du poumon, de l’œsophage et de l’estomac


De gauche à droite : Jean-Guy Gourdeau, Dr Lorenzo Ferri, Dr David S. Mulder, Stephanie Riddell, Dr Jonathan Spicer, Veena Sangwan et Dr Jonathan Cools-Lartigue

La Fondation de l’Hôpital général de Montréal annonce un appui essentiel à la lutte aux cancers thoraciques avec un don majeur de 17 M$ remis à la Division de chirurgie thoracique de l’Hôpital général de Montréal au cœur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Le montant annoncé s’imbrique dans la grande campagne CODE ViE de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal visant à recueillir 100 M$ pour soutenir les Centres d’excellence à l’Hôpital général de Montréal (HGM) et au sein du réseau de santé McGill.

À l’échelle nationale, les cancers du poumon, de l’œsophage et de l’estomac sont les types de cancers connaissant la plus grande progression en plus d’être les plus mortels, le taux de survie après cinq ans étant de moins de 20 %.

« Nos donateurs ont à cœur la lutte contre les cancers thoraciques et nous sommes fiers de voir leur soutien prendre de l’ampleur année après année. » mentionne Jean-Guy Gourdeau, président et chef de la direction de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal. « Les sommes investies par le gouvernement sont insuffisantes pour pousser les recherches, c’est pourquoi l’appui de la communauté par la philanthropie est indispensable à l’évolution de la médecine. » ajoute-t-il.

La Division de chirurgie thoracique de l’Hôpital général de Montréal dispose du plus important programme sur le cancer de l’œsophage au Canada ainsi que d’un des plus grands programmes sur le cancer du poumon au pays. De plus, elle est la seule à avoir reçu du ministère de la Santé et des Services sociaux la désignation de niveau 4 pour le cancer du poumon, indiquant qu’elle offre le plus haut standard de soins intégrés, de recherche et de formation au Québec. On y offre des soins oncologiques selon une approche de type « guichet unique ».

«Ce don majeur de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal, pour lequel le CUSM est des plus reconnaissant, confirme à quel point les initiatives originales et ambitieuses des membres de la Division de chirurgie thoracique sont porteuses d’espoir pour les personnes atteintes de cancer », dit le Dr Pierre Gfeller, président-directeur général du CUSM.   « Je me réjouis de la capacité du CUSM d’optimiser les soins et la recherche en matière des cancers du poumon, de l’œsophage et de l’estomac en favorisant une approche multidisciplinaire avec nos équipes ».

Repenser les soins aux patients

L’équipe, dirigée par le Dr Lorenzo Ferri,  travaille étroitement avec des hôpitaux et des patients de partout au Québec, incluant l’Hôpital général juif et l’Hôpital Saint Mary, les hôpitaux de Lakeshore, Verdun et Gatineau, le Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke (CHUS) et le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). Des équipements de pointe, comme une machine à ultrason, des gastroscopes et des bronchoscopes spécialisés, permettent l’évaluation immédiate des tumeurs, ce qui assure aux patients des soins oncologiques centralisés et personnalisés.

À l’échelle nationale et internationale, l’équipe de cliniciens-chercheurs se démarque tant pour la qualité des soins offerts aux patients que par l’innovation dont elle fait preuve dans ses différents travaux de recherche. Ses chercheurs tentent d’identifier de nouvelles approches de traitements personnalisés pour vaincre le cancer, notamment en développant l’une des premières biobanques vivantes au Canada permettant d’analyser la génétique du cancer et de choisir les traitements appropriés. Ces efforts regroupés ont pour objectif de limiter l’impact de la chirurgie et des traitements sur la qualité de vie des patients tout en augmentant leurs chances de survie.

Tester les traitements sur des tissus vivants plutôt que sur les patients

La Division de chirurgie thoracique de l’Hôpital général de Montréal développe à l’heure actuelle l’une des premières biobanques vivantes au Canada. Cette banque peuplée de tissus cancéreux actifs représente un tour de force puisqu’elle nécessite des installations et une équipe dédiée et ultraspécialisée. Au cours de la chirurgie, des tissus cancéreux sont prélevés puis cultivés en laboratoire afin de créer des organoïdes dérivés du patient.

Ces avatars reproduisent exactement le cancer dont souffre le patient. Ils permettent de vérifier la génétique du cancer, afin de mieux choisir les traitements appropriés, mais plus intéressant encore, les chercheurs peuvent les utiliser pour tester une multitude de traitements simultanément.

« Nous pouvons tester 10, 15 ou même 20 médicaments à la fois et choisir celui qui a la plus grande chance de fonctionner pour notre patient. » explique le Dr Jonathan Cools-Lartigue, chirurgien thoracique et chercheur à l’Hôpital général de Montréal.  « C’est une très grande découverte, et c’est extrêmement enthousiasmant. En plus de faire gagner beaucoup de temps, ce processus permet au patient d’éviter bien des souffrances, car il n’a pas à prendre des médicaments toxiques qui ne sont pas forcément efficaces pour son cas. »

L’immunothérapie, une véritable révolution en oncologie

L’immunothérapie est un sujet chaud de l’heure et les chirurgiens thoraciques de l’HGM participent activement, en collaboration avec des chercheurs d’un peu partout dans le monde,  à la recherche dans ce domaine. Le cancer utilise certaines molécules pour endormir le système immunitaire. C’est ainsi qu’il parvient à se développer et à se répandre dans le corps humain. L’immunothérapie consiste à administrer des médicaments qui se concentrent sur ces inhibiteurs de points de contrôle afin de réveiller le système immunitaire et de lui permettre de tuer les cellules cancéreuses.

« Le principe consiste à utiliser les millions d’années d’évolution accumulées par notre système immunitaire inné. » explique le Dr Jonathan Spicer, chirurgien thoracique à l’Hôpital général de Montréal et directeur du programme d’oncologie thoracique du CUSM. « Les patients répondent habituellement très efficacement à ces nouvelles approches qui sont aussi beaucoup moins toxiques que les traitements traditionnels. L’immunothérapie a littéralement doublé le taux de survie de nombreux patients atteints d’un cancer de stade 4, qu’il s’agisse d’un mélanome ou d’un cancer du poumon ou de la vessie. »

Plus tôt cette année, le Dr Spicer a utilisé l’immunothérapie chez un de ses patients, faisant du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) le premier parmi 145 centres internationaux spécialisés en traitement du cancer du poumon, à entreprendre la 3e phase d’un projet de recherche majeur portant sur l’utilisation de l’immunothérapie en prévision d’une chirurgie.

Réduire l’impact d’une chirurgie autrement très invasive

« Les chirurgies thoraciques sont parmi les plus invasives qui soient », explique le Dr Lorenzo Ferri, directeur de la division de Chirurgie thoracique et directeur du Programme de chirurgie gastro-intestinale supérieure du CUSM. « Il nous arrive de comparer ces interventions à celles qui seraient nécessaires si nos patients avaient été happés par un camion 18 roues. C’est pourquoi il est si important pour nous d’offrir des alternatives moins invasives lorsque possible. Par exemple, nous avons été le premier hôpital en Amérique du Nord à utiliser une technique par endoscopie, en insérant nos instruments par la bouche, pour aller disséquer les tumeurs situées sous les muqueuses. Nous sommes encore à ce jour le programme qui traite le plus grand volume de patients au Canada dans ce domaine. »

La méthode décrite par le Dr Ferri permet de retirer certaines tumeurs de l’œsophage sans avoir à procéder à de longues incisions pour retirer l’estomac et l’œsophage et en enlever des portions complètes. Grâce à cette nouvelle technique, le rétablissement des patients se fait par la suite beaucoup plus rapidement. Ils se trouvent aussi moins limités dans leurs choix alimentaires et dans les activités qu’ils peuvent pratiquer au quotidien.

Attirer les meilleurs talents

Lorsque questionnés sur le sujet, les chercheurs de l’équipe du Dr Ferri mentionnent qu’ils ont choisi de venir travailler à l’HGM et au CUSM en raison de l’importance accordée à la recherche et au perfectionnement de nos connaissances médicales. La réputation internationale de l’institution et le soutien accordé aux jeunes chercheurs pour laisser libre cours à leur créativité scientifique font aussi partie des principaux incitatifs.

Des investissements qui font avancer les choses

La Fondation de l’Hôpital général de Montréal investit depuis plusieurs années déjà dans la recherche et les soins aux patients atteints de cancers thoraciques. Grâce à la générosité de ses donateurs, des équipements de pointes ont été achetés, un laboratoire entier a été dédié aux recherches en oncologie thoracique et surtout, une équipe ultraspécialisée a été mise sur pieds afin de couvrir tous les angles de recherche désirés.

Le don de 17 M$ annoncé aujourd’hui soutiendra les projets de recherche de la Division de chirurgie thoracique liés entre autres à l’immunothérapie, à la production d’organoïdes dérivés de patients et aux méthodes de chirurgie minimalement invasives.

L’objectif de l’équipe est d’améliorer le pronostic pour les cancers thoraciques, de réduire l’impact des traitements sur la qualité de vie des patients et, dans un avenir un peu plus lointain, d’éliminer presque totalement le recours à la chirurgie.

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