Aux défis liés à la clientèle s’ajoute le défi de la surcapacité à l’urgence. Comme dans plusieurs hôpitaux, l’accès à un lit sur une unité de soins est difficile. Il faut un équilibre entre les admissions en provenance de l’urgence, les admissions de la maison pour des chirurgies urgentes ou semi-urgentes comme par exemple pour les patients atteint d’un cancer, et les transferts provenant d’autres hôpitaux pour des soins spécialisés, puisque nous sommes un hôpital universitaire. Lorsqu’il n’y a pas assez de lits, les patients admis demeurent à l’urgence, ce qui augmente la lourdeur de la tâche de l’infirmière et compromet parfois les soins aux patients.
Profession infirmière
Elles sont nombreuses à avoir choisi cette profession parce qu’elles ressentaient le besoin d’aider les autres. Nombreuses aussi à continuer de l’exercer par passion, par amour des défis et de l’inconnu. Si l’on emploie principalement le féminin pour les nommer c’est que le métier d’infirmière est encore exercé à forte majorité par des femmes. Cela n’empêche pas que les hommes soient de plus en plus présents dans ce milieu aux multiples facettes.
En marge de la Semaine des infirmières, nous nous sommes assis avec sept infirmières et infirmiers de tous les horizons pour en apprendre davantage sur ce métier qui les anime.
L’urgence : du triage à la gestion des traumas sévères
Carole Filteau travaille à l’Hôpital général de Montréal depuis 38 ans et a passé les 33 dernières années à s’occuper de l’urgence. Ce qui l’a attirée au départ vers cette spécialité demeure encore aujourd’hui : la recherche de défis, le changement constant et l’amour du travail d’équipe.

Ce sentiment d’appartenance et cette soif d’apprendre, elle les transmet également aux infirmières et infirmiers qu’elle supervise en tant que gestionnaire.
« Mon rôle est de m’assurer que le système fonctionne, que mes équipes de travail aient tout ce dont elles ont besoin et que les patients parviennent à trouver une certaine forme de paix dans ces périodes éprouvantes. »
À l’urgence, les défis sont multiples : les cas qui arrivent sont tous différents, il faut donc avoir des connaissances de base dans une multitude de domaines. Les patients qui arrivent sont bien souvent à fleur de peau. Ils viennent de subir un traumatisme ou ont atteint leur seuil de tolérance face à la situation qui les pousse à consulter, qu’il s’agisse de douleur ou d’une condition médicale. En plus d’évaluer le patient et de lui offrir des soins, les infirmières travaillant à l’urgence doivent donc prendre en considération l’état psychologique des patients et apprendre à désamorcer certaines situations.
« Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre à l’urgence. On est en constante évolution et ça bouge énormément. Je crois que c’est ce qui attire particulièrement les jeunes de la nouvelle génération. Aucune journée ne ressemble à la précédente et les possibilités d’apprentissage sont infinies. »
Séjour sur civière
En attendant que des places se libèrent, il arrive que les patients demeurent plusieurs heures ou même quelques jours sur les civières. Les infirmières jouent alors un rôle central pour assurer que cette transition ait le moins d’impacts possible sur leur état. Pour éviter que les patients âgés ne développent des plaies de lit par exemple, elles les feront marcher chaque jour et les inciteront à prendre leurs repas assis.
Une entente particulière a aussi été conclue avec l’équipe de la cuisine afin que certains repas chauds puissent être servis aux patients chez qui les repas froids à répétition constituent un choc supplémentaire.
Travail sur le plancher
Tracy Edwards travaille à l’urgence depuis 25 ans et elle ne changerait de département pour rien au monde. De son côté également, ce sont la quête de défis et l’esprit d’équipe qui nourrissent son attachement pour la salle d’urgence.
Si le métier d’infirmière a été appelé à évoluer avec les années, elle sent que son rôle actuel lui permet de faire plus pour le patient, grâce notamment à une collaboration plus étroite avec les médecins.
« Je retire beaucoup de mon métier. Je trouve qu’il est très gratifiant de développer de nouvelles aptitudes et connaissances, mais surtout de pouvoir utiliser son empathie au service des patients. Dans un endroit aussi occupé que l’urgence, pouvoir leur procurer une écoute et du réconfort, c’est vital. »
Malgré tout le travail à l’urgence demeure ardu et Tracy est heureuse d’avoir commencé sa carrière sur les étages avant de venir travailler à l’urgence. Cela lui a permis d’apprendre les bases du métier avant de les mettre en application dans cet écosystème exigeant et intense.
Parcours typique d’un patient
Les patients à l’urgence seront suivis par différents types d’infirmières pendant leur séjour, qu’ils franchissent les portes de l’hôpital par leurs propres moyens ou après un transport en ambulance. À l’infirmière au triage s’ajoute celle de première ligne qui assure le suivi des symptômes des patients en attente puis celles qui s’occupent des patients répartis sur les civières.
Chacune joue un rôle précis dans cet environnement en continuel changement. Elles sont des alliées précieuses qui veillent tant au confort des patients qu’à leur survie dans les moments les plus critiques. Si vous souhaitez vous aussi apporter un soutien vital pour des soins vitaux, nous vous invitons à cliquer ici. Vos dons permettront d’offrir des soins de pointe à la communauté ainsi que des opportunités de formation et de recherche en soins infirmiers à l’Hôpital général de Montréal.