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Des chirurgiens traumatologues de Montréal offrent des soins vitaux aux communautés du Nord-du-Québec

Se surpasser pour aider les bénéficiaires de soins en provenance de régions éloignées


(c) Evan Wong, MD

Le Nunavik, ou  » la grande terre », s’étend sur une superficie impressionnante de 500 000 hectares de toundras, de forêts et de montagnes. En effet, ses paysages spectaculaires peuvent véritablement vous couper le souffle durant les mois les plus froids. Ce territoire est habité par les Inuits, répartis dans 14 villages, et dans les territoires cris de la Baie James.
C’est aussi une région où les chirurgiens traumatologues, Dr Evan Wong et Dr Jeremy Grushka, se rendent régulièrement pour fournir des services médicaux indispensables par le Centre de traumatologie de l’Hôpital général de Montréal, l’une des trois seules unités tertiaires de la province. Le Centre de traumatologie de l’HGM, nommé en l’honneur du pionnier de la traumatologie, le Dr David S. Mulder, fournit des soins d’urgence spécialisés 24 heures sur 24 aux personnes souffrant de traumatismes graves, y compris de blessures potentiellement mortelles.

 

Nord et Sud – Combler le fossé

« Imaginez à quel point cette expérience peut être aliénante pour une personne qui doit parcourir des milliers de kilomètres pour recevoir des soins chirurgicaux quotidiens que nous prenons pour acquis »

Pour la plupart d’entre nous, il est difficile de concevoir qu’il soit nécessaire de quitter sa communauté pour obtenir des soins médicaux, surtout lorsque le temps constitue un facteur critique. C’est pourtant exactement ce qui se passe au Nunavik. Cette région éloignée, caractérisée par des routes inaccessibles, des conditions météorologiques difficiles, un service Internet erratique et des installations médicales limitées, exige que les personnes gravement malades soient transportées à Montréal par avion médical. Comme le souligne le Dr Wong, « vous avez peur, vous êtes seul, vous êtes séparé de ce que vous connaissez, et vous vous retrouvez dans une ambulance, un avion et un hôpital à des centaines de kilomètres de chez vous. »

Cela met aussi en lumière le taux de mortalité caché associé aux traumatismes dans cette région. Lorsque l’on travaille avec le principe de « l‘heure d’or », ainsi nommée en raison de la fenêtre de 60 minutes pendant laquelle les personnes gravement blessées devraient recevoir des soins rapides et décisifs pour survivre, le Dr Grushka affirme que « des personnes au Nunavik succomberont à leurs blessures parce qu’elles ne peuvent pas être déplacées à temps ». En d’autres termes, des personnes peuvent mourir en attendant d’être soignées. C’est précisément cette situation que les docteurs Evan Wong et Jeremy Grushka veulent changer.

Les traumatismes qui affectent le Nunavik sont à peu près les mêmes que partout ailleurs. Accidents de la route, chutes, toxicomanie, tentatives de suicide et actes de violence peuvent entraîner des hémorragies internes et nécessiter une intervention chirurgicale. La différence est que le taux de mortalité dans les régions éloignées est 4 fois plus élevé que dans les grandes villes. Considérant cela, comment est-ce que le Centre de Trauma David S. Mulder peut-il apporter un changement essentiel et durable au Nunavik ?

Renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté pour promouvoir la qualité des soins

Une présence permanente au Nunavik, tenant compte de la culture et reconnaissant les traumatismes et les disparités historiques, est le fondement de la création de liens authentiques avec les chefs de file et les aînés influents de la communauté. Il en va de même pour les médecins, les infirmières, les thérapeutes et le personnel des avant-postes et des hôpitaux. Essentiellement, cela montre que nous nous soucions des autres, que nous nous investissons et que nous sommes là pour eux. C’est un leitmotiv que Dr Wong et Dr Grushka expriment fréquemment. Le renforcement de ces relations permet de concrétiser la vision du nouveau plan chirurgical du Centre de traumatologie Dr David S. Mulder. Elles ouvrent également la voie à des initiatives en matière d’éducation, de formation, de recherche et de prévention des blessures. Dans l’ensemble, lorsque l’accès à des soins de santé équitables et inclusifs ainsi que la continuité des soins deviennent des priorités, il en résulte des impacts positifs pour tous les bénéficiaires. Et lorsque ces éléments sont ancrés dans un environnement de respect, de dignité et de compassion, cette approche collaborative et innovante peut prospérer.

« Nous voulons renforcer les relations avec la communauté et faciliter le processus de soins, cela se fait en réalisant davantage de procédures sur place et en impliquant la communauté dans l’organisation des services. »

Le croisement entre la chirurgie « non urgente » et de la chirurgie traumatologique

Dans le cadre du nouveau plan proposé, tous les aspects de la chirurgie d’urgence et de traumatologie continueraient d’être pratiqués à Montréal. Toutefois, en ce qui concerne la chirurgie élective – les procédures planifiées à l’avance pour répondre à une condition médicale – des alternatives de rechange prometteuses sont possibles. Beaucoup de préparation et de coordination sont nécessaires avant et après l’arrivé ainsi qu’à la sortie d’une personne de la salle d’opération. Cela comprend plusieurs visites médicales, des rendez-vous pour des tests et des examens d’imagerie tels que des radiographies ou des scans, l’opération elle-même qui nécessite une équipe multidisciplinaire, la convalescence et les consultations de suivi. Certaines de ces étapes pourraient être facilités en se produisant directement au Nunavik, afin de limiter l’angoisse des allers-retours à Montréal. En organisant une rotation de deux médecins qui resteraient au Nunavik tout au long de l’année, ces médecins sur place seraient en mesure de gérer les cliniques, de faire de l’imagerie, d’établir des diagnostics et de créer des plans de traitement. Ces personnes pourraient même pratiquer sur place des interventions chirurgicales générales de base, comme des opérations de l’hernie ou de la vésicule biliaire.

Le Centre de traumatologie vise à créer un cadre solide pour les meilleures pratiques au Nunavik. Ici, « meilleures » signifie de s’appuyer sur des preuves telles que les recherches et les techniques les plus récentes pour dispenser des soins de haute qualité. Il s’agit d’une approche centrée sur la personne pour prodiguer des services et des soins à proximité du domicile. Cela permettrait également d’alléger considérablement la charge qui pèse sur les ressources de soins de santé dans les deux territoires.

Mettre les personnes au centre des priorités

Les docteurs Evan Wong et Jeremy Grushka ont largement contribués à faire connaître les besoins des populations autochtones en matière de soins de santé. Ils considèrent que la Fondation de l’Hôpital général de Montréal est un partenaire inestimable dans la collecte de fonds indispensables, notamment pour l’achat d’un d’appareils, comme un scanner, et pour la recherche visant à constituer une base de données exhaustive.

Alors que la Fondation célèbre cette année son 50e anniversaire, son engagement à fournir un soutien vital pour des soins vitaux n’a jamais été aussi évident. En tant que leader del’excellence et de l’innovation en matière de soins de santé pour transformer la vie des patientes et des patients de toute la province, son soutien aux programmes cliniques, à la recherche et aux équipements de pointe incarne véritablement la vision d’une communauté solidaire.

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