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Trois docteures visionnaires en action


Pour marquer le thème de la Journée internationale des femmes cette année – CHAQUE FEMME COMPTE – nous célébrons et saluons trois femmes qui ont gravi les échelons au sein de l’hôpital et qui, grâce à leur passion, leur dévouement et leur vision révolutionnaire de la médecine, ont atteint des rôles de leadership dont les répercussions sont énormes. Bien qu’elles aient des spécialités distinctes, elles partagent certaines caractéristiques :

 

Dre Liane Feldman – Première femme chirurgienne en chef et directrice du Département de chirurgie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM)

Ce qui la distingue : Dre Feldman préconise l’adoption de pratiques chirurgicales minimalement invasives. Pour initier ce changement de paradigme, elle a établi un ambitieux plan : L’avenir de la chirurgie. Ce plan repose sur le perfectionnement de techniques chirurgicales plus sécuritaires et personnalisés afin d’améliorer le rétablissement de chaque personne. Il permet aussi une accélération de la trajectoire grâce à de nouvelles technologies et à des pratiques innovantes telles que la chirurgie robotique. Écoutez son Entrevue CODE ViE à ce sujet.

Visionnaire en action – Toujours prioriser la personne : L’adoption d’un parcours de récupération améliorée après chirurgie (RAAC) fait partie intégrante du plan. Le programme permet aux patientes et patients ainsi qu’à leur famille d’agir en tant que partie prenante de l’équipe soignante en participant à la préparation de leur opération et à leur rétablissement postopératoire. Cet engagement complet est essentiel pour réduire le stress, éviter les complications, diminuer la durée du séjour à l’hôpital et favoriser un rétablissement accéléré. S’inspirant des meilleures pratiques et des données probantes dans le monde entier, les trajectoires RAAC visent à améliorer les soins en matière de nutrition, de mobilité après l’opération, de gestion des fluides, d’anesthésie et de contrôle de la douleur.

Grâce au travail exceptionnel de Dre Feldman, l’HGM-CUSM est le chef de file nord-américain du parcours RAAC, qui sera bientôt déployé dans les hôpitaux de la province.

Faire bouger l’aiguille : Comme le mentionne Dre Liane Feldman lors de sa présentation en tant que présidente de SAGES (Society of American Gastrointestinal and Endoscopic Surgeons), « il reste du chemin à parcourir pour améliorer l’inclusion des femmes dans les domaines de la médecine, mais la prise de conscience est une première étape importante. » Elle souligne, « notre rôle est de reconnaitre, d’encadrer et de former ces leaders potentielles sans attendre que le changement se fasse par lui-même. Ce défi n’est pas unique à la chirurgie et nous avons toutes et tous l’opportunité de contribuer à ce progrès dans l’avancement de la place des femmes en médecine. »

Dre Judith Marcoux – Directrice médicale du Programme de neurotraumatologie du CUSM et première neurochirurgienne canadienne à être formée en neurotraumatologie

Ce qui la distingue : La pratique de Dre Marcoux est centrée sur les lésions cérébrales traumatiques. Interrogée sur les raisons de son choix, sa réponse est simple : « J’aime sauver des vies ». Il faut un talent unique et extraordinaire pour parvenir à prendre rapidement des décisions mesurées sur la santé et l’autonomie futures d’une personne. Depuis 18 ans, c’est exactement ce qu’elle fait à l’Hôpital général de Montréal.

Visionnaire en action – Toujours prioriser la personne : Les fractures graves, les contusions ou les hémorragies cérébrales peuvent entraîner des complications à long terme. C’est à ce stade que Dre Marcoux entre en action. Par exemple, en cas d’hémorragie, « mon rôle en tant que neurochirurgienne est de retirer le surplus de sang et de faire de la place pour que le cerveau puisse guérir. » Cette intervention a pour but d’éviter des lésions permanentes. Le traitement peut inclure des médicaments, des drainages pour éliminer les fluides, voire le retrait temporaire de certaines parties du crâne pour faire de la place au cerveau qui enfle.

Faire bouger l’aiguille : Dre Marcoux sait très bien que c’est grâce au travail d’équipe que se concrétisent les miracles réalisés. Pour rencontrer les personnes les plus vulnérables et leur proposer un plan de traitement susceptible de leur permettre de survivre à leur traumatisme, il faut disposer d’une équipe multidisciplinaire dévouée. Les lésions cérébrales traumatiques peuvent avoir un impact sur la motricité, la parole, la vision, l’audition ou même la personnalité. En étroite collaboration avec les services des urgences et des soins intensifs, elle a constitué une équipe comprenant, entre autres, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des neuropsychologues, des travailleuses et travailleurs sociaux et des nutritionnistes.

Elle a ainsi revisité de nombreuses pratiques médicales afin d’innover dans les interventions et est devenue une référence dans son domaine. Ses recherches ont permis de faire progresser les traitements des lésions cérébrales traumatiques dans le monde entier.

Dre Louise Pilote – Directrice associée de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM)

Ce qui la distingue : Dre Pilote dirige actuellement le projet GOING-FWD (Gender Outcomes International Group to Further Well-Being Development). Elle est pionnière en matière de recherche sur la santé cardiovasculaire des femmes et dans la recherche comparative mettant l’accent sur les différences entre les sexes à l’aide de « Big Data » (mégadonnées).

GOING-FWD regroupe un consortium de scientifiques de 5 pays en vue d’optimiser les prédictions de risques pour les bénéficiaires. Ses recherches portent sur la corrélation entre la biologie (le sexe), les définitions sociétales (le genre) et les maladies cardiovasculaires.

Visionnaire en action – Toujours prioriser la personne : Véritable fervente de l’analyse des mégadonnées, Dre Pilote fusionne des sources massives d’informations pour faire de cette « médecine de précision » une véritable réalité. La combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et psychosociaux uniques permet de mettre au point des traitements et des mécanismes de prévention efficaces, qui sont les piliers sur lesquels elle concentre tous ses efforts. « J’ai toujours été intéressée par l’utilisation du Big Data pour répondre à des questions spécifiques, à savoir s’il existe des différences entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, leur traitement et les résultats afférents, tels que la qualité de vie. »

Faire bouger l’aiguille : « Historiquement, les femmes ont été sous-représentées dans la recherche médicale. Tous les êtres humains ont de multiples facettes », souligne-t-elle. D’autres éléments d’intersectionnalité et de diversité doivent également faire l’objet d’une attention immédiate, affirme-t-elle. Par exemple, les personnes originaires de nations autochtones, de statuts socio-économiques défavorisés, de communautés rurales éloignées et les personnes immigrantes doivent être incluses dans les protocoles de recherche afin qu’elles puissent bénéficier de traitements appropriés, adaptés à leur réalité et à leurs besoins.

Au cours de ses 25 ans de carrière, incluant plus de 10 ans en tant que directrice de la Division de médecine interne du CUSM, Dre Pilote a été témoin d’un changement en ce qui concerne les femmes dans les rôles de leadership. Elles sont en effet plus nombreuses aujourd’hui, se réjouit-elle. Cela dit, « il y a encore du progrès à faire. Nous y travaillons. »

Guider le changement

Le travail de ces femmes inspirantes a marqué la vie d’innombrables personnes ici, ce qui explique les nombreuses Étoiles CODE ViE reçues en leur honneur. Les patientes et patients ainsi que les membres de leur famille ont la chance de pouvoir les reconnaître par le biais de ce programme de reconnaissance de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal. Cependant, il est indéniable que leur contribution aux soins de santé ne se limite pas à nos frontières et qu’il n’y a pas assez d’Étoiles CODE ViE pour reconnaître l’ampleur du travail réalisé par ces femmes.

En cette Journée internationale des femmes, nous saluons ces trois pionnières qui mènent des changements significatifs et durables. Elles encadrent les futures leaders pour qu’elles suivent non seulement leurs traces, mais qu’elles les dépassent. 

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